2 nouveaux arrêtés pour renforcer la sécurité des stockages de liquides inflammables
Le stockage en réservoirs aériens manufacturés exploités au sein d'une installation classée soumise à autorisation ou pour le pétrole brut
L’arrêté du 3 octobre 2010 se trouve simplifié et recentré sur les réservoirs fixes aériens.
Le champ d’application du nouvel arrêté
Le nouvel arrêté s’applique :
- au sein d'une installation classée soumise à autorisation au titre de l'une ou plusieurs des rubriques, dites « rubriques liquides inflammables » : n° 1436, 4330, 4331, 4722, 4734, 4742, 4743, 4744, 4746, 4747 ou 4748, ou pour le pétrole brut au titre de l'une ou plusieurs des rubriques n° 4510 ou 4511 de la réglementation des installations classées pour la protection de l'environnement;
- au sein d'une installation classée soumise à autorisation au titre d'une ou plusieurs autres rubriques « liquides inflammables », dès lors que les quantités susceptibles d'être présentes de la substance ou du mélange dangereux avec une mention de danger H224, H225, H226 et de déchets liquides inflammables catégorisés HP3 dépassent 1 000 tonnes.
L’ensemble des nouvelles dispositions du texte sont applicables :
- aux installations considérées comme nouvelles, des installations dont le dépôt du dossier complet d'autorisation est réalisé après le 1er janvier 2021 ainsi que des extensions ou modifications d'installations existantes régulièrement mises en services qui nécessitent le dépôt d'une nouvelle autorisation au-delà de cette date;
- à l'ensemble des stockages de liquides de mention de danger H224, H225 et H226, liquides de points éclair compris entre 60 et 93 °C et déchets liquides inflammables catégorisés HP3.
Les autres installations sont dites existantes et soumises aux dispositions de l’annexe VII applicables en lieu et place des dispositions correspondantes des articles 2 à 64.
L’arrêté renforce les dispositions applicables
- aux rétentions ;
à la défense contre l’incendie, en particulier : - les moyens en équipements et en personnel, pour les moyens déployés au titre de protocoles d'aide mutuelle ou de conventions, ceux-ci doivent préciser notamment nature et quantité des moyens de lutte contre l'incendie mis à disposition, délais et conditions dans lesquels les dits moyens sont mis à disposition, période de disponibilité (permanente, heures ouvrées, jours ouvrables etc.) ;
- les protocoles existants doivent être mis à jour au plus tard le 1er janvier 2022 ;
- les obligations de formation du personnel concernant les différents opérateurs et intervenants sur le site, y compris le personnel des entreprises extérieures, sur les risques inhérents des installations, la conduite à tenir en cas d’incident ou d’accident et sur la mise en œuvre des moyens d’intervention ;
- l’introduction de moyens complémentaires à la stratégie incendie (ressources et réserves en eau et émulseurs supplémentaires, étude des modalités prévisionnelles permettant d'assurer la continuité d'approvisionnement en eau en cas de prolongation de l'incendie au-delà de 3 heures, ou le cas échéant, au-delà de la durée nécessaire à l'extinction de l'incendie).
Les éléments des rapports de visites de risques qui portent sur les constats et sur les recommandations issues de l'analyse des risques menée par l'assureur dans l'installation sont également tenus à la disposition de l'inspection des installations classées.
Date d'application
Ces dispositions entrent en vigueur le 1er janvier 2021, sauf exceptions prévues par le texte, notamment en ce qui concerne les installations existantes.
De plus, les exploitants d’installations existantes soumises aux dispositions du texte au titre d’une ou de plusieurs rubriques « non liquides inflammables » doivent se faire connaître du préfet et de l'inspection des installations classées au plus tard le 1er janvier 2022 en fournissant une description des quantités de liquides inflammables susceptibles d'être présentes, des caractéristiques des installations et un bilan de conformité aux prescriptions du texte qui leur sont applicables.
Source : a rrêté du 24 septembre 2020 modifiant l'arrêté ministériel du 3 octobre 2010 relatif au stockage en réservoirs aériens manufacturés exploités au sein d'une installation classée soumise à autorisation au titre de l'une ou plusieurs des rubriques n° 1436, 4330, 4331, 4722, 4734, 4742, 4743, 4744, 4746, 4747 ou 4748, ou pour le pétrole brut au titre de l'une ou plusieurs des rubriques n° 4510 ou 4511 de la législation des installations classées pour la protection de l'environnement
Le stockage en récipients mobiles de liquides inflammables, exploités au sein d'une ICPE soumise à autorisation
Le champ d’application
- au sein d'une installation classée soumise à autorisation au titre de l'une ou plusieurs des rubriques, dites « rubriques liquides inflammables » : n° 1436, 4330, 4331, 4722, 4734, 4742, 4743, 4744, 4746, 4747 ou 4748, ou pour le pétrole brut au titre de l'une ou plusieurs des rubriques n° 4510 ou 4511 de la réglementation des installations classées pour la protection de l'environnement;
- au sein d'une installation classée soumise à autorisation au titre d'une ou plusieurs autres rubriques « liquides inflammables », dès lors que les quantités susceptibles d'être présentes de la substance ou du mélange dangereux avec une mention de danger H224, H225, H226 et de déchets liquides inflammables catégorisés HP3 dépassent 1 000 tonnes au total, ou 100 tonnes en contenants fusibles.
Sont concernées :
- les installations considérées comme nouvelles: les installations dont le dépôt du dossier complet d'autorisation est réalisé après le 1er janvier 2021 ainsi que les extensions ou modifications d'installations existantes régulièrement mises en services qui nécessitent le dépôt d'une nouvelle autorisation au-delà de cette date. Les autres installations sont dites existantes et soumises aux modalités et échéanciers d’application définis aux annexes I à V du texte ;
les installations classées au titre des rubriques "liquides inflammables" : - l'ensemble des stockages de liquides de mention de danger H224, H225 et H226, liquides de points éclair compris entre 60 et 93 °C et déchets liquides inflammables catégorisés HP3 ;
- les stockages de liquides et solides liquéfiables combustibles en récipients mobiles situés à proximité de liquides inflammables, à condition de répondre à certains critères de proximité.
En ce qui concerne les liquides et solides liquéfiables combustibles présents dans une installation classée au titre d’une ou plusieurs autres rubriques que les rubriques "liquides inflammables", les dispositions du texte sont applicables selon les modalités précisées dans les articles concernés.
Les prescriptions relatives aux dispositions constructives, aménagement et équipements ont été complétées sur les points :
- prescriptions générales : interdiction de stockages en contenants fusibles, mise à la terre ;
- stockage couvert : dispositions constructives, détection incendie, installation électrique / chauffage, dispositions applicables aux chaufferies et local de charge, conditions de stockage, dispositions particulières aux stockages couverts abritant des liquides et solides liquéfiables combustibles ;
- stockage extérieur : conditions de stockage, détection incendie ;
- dispositions applicables aux rétentions : dispositions générales, capacité de rétention - cas général, dispositions particulières applicables aux cellules de liquides inflammables et cellules de liquides et solides liquéfiables combustibles, dispositions applicables aux rétentions déportées, partage de rétention, évacuation des eaux des rétentions, équipements présents dans les rétentions ;
Les prescriptions relatives à l‘exploitation et l'entretien ont été renforcées par :
- une information sur les matières dangereuses,
- des consignes,
- des dispositions en cas de fuite,
- une analyse des événements,
- la surveillance, les vérifications périodiques et contrôles.
Des prescriptions relatives aux autres dispositions de prévention des risques s'ajoutent et concernent :
- les zones à risques,
- les équipements à risques,
- les tuyauteries, robinetteries et accessoires, ventilation, travaux),
- la prévention des pollutions (eaux pluviales susceptibles d'être polluées).
Les dispositions relatives à la défense contre l’incendie sont renforcées :
- la stratégie de lutte incendie ;
- les moyens en équipements et en personnel propres à l’exploitant, qui peuvent être complétés par des protocoles d'aide mutuelle ou des conventions précisant notamment nature et quantité des moyens de lutte contre l'incendie, délais et conditions dans lesquels les dits moyens sont mis à disposition, période de disponibilité …
- les moyens complémentaires à la stratégie incendie : ressources et réserves en eau et émulseurs supplémentaires, étude des modalités prévisionnelles permettant d'assurer la continuité d'approvisionnement en eau en cas de prolongation de l'incendie au-delà de 3 heures, ou le cas échéant, au-delà de la durée nécessaire à l'extinction de l'incendie ;
- les dispositions applicables aux stockages extérieurs : moyens de première intervention et moyens hydrauliques ;
- les dispositions spécifiques applicables aux stockages couverts, notamment des moyens de première intervention, des moyens hydrauliques et un système d'extinction automatique d'incendie dans chaque cellule de liquides inflammables ou, pour les cellules de liquides et solides liquéfiables combustibles, un dispositif dont l'exploitant démontre l'efficacité pour éviter la persistance d'une nappe enflammée ;
les autres moyens de lutte contre l'incendie appropriés aux risques tels que : - les appareils d'incendie ;
- les extincteurs répartis à l'intérieur des stockages couverts, sur les aires extérieures et dans les lieux présentant des risques spécifiques, à proximité des dégagements, bien visibles et facilement accessibles ;
- les robinets d'incendie armés situés à proximité des issues ;
- un moyen permettant de prévenir les services publics d'incendie et de secours ;
- un plan des locaux facilitant l'intervention des services publics d'incendie et de secours avec une description des dangers pour chaque cellule de stockage et chaque local ;
- une réserve de produit absorbant incombustible d'au moins 100 litres, et des moyens nécessaires à sa mise en œuvre ;
- les consignes, procédures ou documents incendie ;
- un exercice de lutte contre l’incendie au minima annuel, le premier intervenant dans les trois mois de la mise en service de l'installation.
Les installations disposant à la fois de stockages en récipients mobiles et de réservoirs fixes restent soumises aux dispositions de l’arrêté du 3 octobre 2010 en lieu et place des dispositions du texte.
Ces dispositions entrent en vigueur le 1er janvier 2021
sauf exceptions prévues par le texte, notamment en ce qui concerne les installations existantes.
Source : arrêté du 24 septembre 2020 relatif au stockage en récipients mobiles de liquides inflammables, exploités au sein d'une installation classée pour la protection de l'environnement soumise à autorisation