Air intérieur : nos bureaux seraient moins pollués que nos logements !

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Une campagne de mesures réalisée dans des bureaux à l’initiative de l’Observatoire de la qualité de l’air intérieur vient de se terminer : les premiers résultats montrent qu’ils semblent moins pollués que les logements.
Air intérieur

Définition de la qualité de l’air intérieur de l’ANSES :

L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES) a défini des valeurs guides de qualité de l’air intérieur (VGAI). Elles sont définies comme étant des « concentrations dans l’air d’une substance chimique en dessous desquelles aucun effet sanitaire ou aucune nuisance ayant un retentissement sur la santé n’est attendu pour la population générale en l’état des connaissances actuelles ».
Elles visent à fixer des valeurs réglementaires de surveillance de la qualité de l’air intérieur pour la population en général et ne sont pas spécifiques au monde du travail.
Fondées uniquement sur des critères sanitaires, elles sont de nature indicative. Onze polluants de l’air intérieur ont fait l’objet d’une expertise sur les VGAI : formaldéhyde, monoxyde de carbone, benzène, naphtalène, trichloroéthylène, tétrachloroéthylène, particules, acide cyanhydrique, dioxyde d’azote, acroléine, acétaldéhyde. Depuis le 01 janvier 2015, la VGAI pour le formaldéhyde est par exemple fixée à 30 µg/m3 et sera abaissée à 10 µg/m3 au 01 janvier 2023. La VGAI pour le benzène est fixée à 5 µg/m3 et passera à 2 µg/m3 au 01 janvier 2016.

Les objectifs de la campagne sur la qualité de l’air intérieur « bureaux » :

Faisant suite à la campagne européenne OFFICAIR menée dans 8 pays de 2010 à 2014, la campagne française devait notamment permettre de :
 

  • recueillir des informations objectivées,
  • mieux connaître la contribution spécifique de certaines sources de pollution telles que les produits de nettoyage, ou les imprimantes, ordinateurs et photocopieurs…,
  • évaluer la ventilation des espaces.

L’échantillon et la méthodologie de la campagne :

En 2010 commençait la phase de préparation, lors de laquelle ont été définis les polluants à mesurer, les protocoles de mesure de l’air et un questionnaire adapté.
Les mesures ont été réalisées sur le terrain entre 2013 et 2017.
150 bâtiments ont été introduits dans l’étude sur la base du volontariat. Les premiers résultats portaient sur 129 immeubles.
1000 polluants ont été hiérarchisés en fonction des risques qu’ils présentaient sur la santé selon la classification de l’OMS et des agences européennes. Une trentaine ont été retenus parmi ceux qui présentaient le plus de risques.

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Les sources de pollution intérieure spécifiques à la campagne « bureaux » :

Les imprimantes, photocopieurs et ordinateurs émettent des composés organiques volatils (COV), de l’ozone et des particules fines ultrafines.
Les produits d’entretien contiennent d’autres COV (alcools, terpènes, éthers de glycols, cétones…)
Le bon fonctionnement et l’entretien des systèmes mécaniques de ventilation et de conditionnement de l’air ont une importance fondamentale sur la qualité de l’air, notamment quand aucune fenêtre ne peut être ouverte.

Les principaux résultats de la campagne :

L’analyse de certaines données est encore en cours. Cependant les grandes tendances ressortent :
 

  • les concentrations de polluants sont plus faibles que dans les logements et mieux gérés car il existe plus souvent des ventilations mécaniques, et les copieurs et imprimantes sont souvent positionnés dans des locaux dédiés,
  • la pollution intérieure est renforcée par la proximité de voies à fort trafic et peut amener au dépassement des seuils d’alerte de concentration de benzène,
  • des terpènes et des formaldéhydes, issus des produits d’entretien ou parfums d’ambiance sont présents dans certains immeubles.
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Comment prévenir la pollution intérieure des bureaux :

  • en renouvelant l’air intérieur en ouvrant les fenêtres ou en s’équipant d’une ventilation mécanique bien entretenue,
  • en limitant l’introduction de polluants dans les bâtiments : tabac, chauffages d’appoint au pétrole, parfums intérieurs…
  • en réalisant des mesures des substances présentes et rechercher les paramètres qui influencent la pollution de l’air à travers des questionnaires sur les habitudes des salariés,
  • en identifiant les situations à risque et en mettant en place les mesures qui amélioreront la qualité de l’air.


      
(Source : Travail et sécurité, septembre 2018. Grand entretien avec Corinne Mandin.) 
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